DR a. a. Tomatis
la relation mere / enfant

 

L’oreille assure la posture et le contrôle des mouvements. La première fonction de l’oreille est de fournir de l’énergie au corps et spécialement au cerveau. La fonction de l’oreille n’est pas seulement d’entendre mais d’écouter, c’est-à-dire de communiquer.

L’oreille est le premier organe sensoriel qui se met en place, dès les premiers mois de la vie intra-utérine. Pendant la vie utérine, seule la zone auditive est totalement fonctionnelle.

Dès 1949, Dr.A.A.Tomatis a pu établir avec précision, qu’à partir du 4è mois de gestation, le fœtus est à l’écoute de son environnement sonore et, plus spécialement, de la voix de sa mère.

Mozart en prime !

L’importance du choix de Mozart fait par le Professeur Tomatis pour la thérapie depuis les années 1940, est confirmé par les récentes recherches sur les effets bénéfiques de la musique classique et en particulier de la musique de Mozart sur les bébés, avant et après leur naissance (« L'effet Mozart sur les enfants », Don Campbell).

La voix maternelle, le matériau le plus noble de l’audio-psycho-phonologie.

Nous disposons toujours de la possibilité d'entreprendre une cure audio-psycho-phonologique en nous basant sur la thérapie par la voix maternelle. Elle nous permet de reprendre la communication à une époque où elle était reine, où rien ne s'opposait entre la mère et son fœtus. Nous enregistrons la voix de la mère pendant une demi heure et nous la restituons filtrée à travers le simulateur électronique qui va reproduire l'écoute fœtale, soit la manière qu'entend le fœtus …

L'enfant ou l'adulte écoute alors les fréquences qui lui parvenaient lorsqu'il était dans l'utérus. L’oreille et tout le système nerveux sont stimulés par la musique de Mozart et parfois la voix maternelle filtrée, passant par les appareils à effet Tomatis.

Ci-dessous quelques textes. Référence : « La nuit utérine » Dr. A. A. Tomatis.

« La mère fait son enfant, lui donne un nid en elle-même, le nourrit, le prépare à la vie par un dialogue, fait de tous les contacts qu'elle peut avoir avec lui; la communication sonore en est le principal. La mère se révèle au fœtus par tous ses bruits organiques, viscéraux et surtout par sa voix. L'enfant tire toute la substance affective de cette voix qui parle. Il en est imbibé, imprégné, il intègre ainsi le support de sa langue maternelle ».

La voilà donc, la première communication audio-vocale ! Une communication où l'embryon, lorsque tout se passe bien, puise un sentiment de sécurité grâce auquel il peut s'épanouir harmonieusement. Dès lors, il était tentant de penser que le désir de communiquer n'était que le désir de ne pas rompre, ou éventuellement de renouer une relation (entre autres, acoustique) aussi satisfaisante avec autrui.

Une voix que nous attendons comme le biberon … Le fœtus entend. Voilà un fait acquis. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il entende de la même manière que nous autres adultes entendons. Au contraire, il semble qu'il y ait toute une évolution de la fonction auditive. De la naissance à la maturité, par exemple, l'ouverture de l'oreille est progressive.

D'autre part, l'accouchement en lui-même apporte une modification fondamentale dans l'écoute parce que l'oreille, adaptée au milieu liquidien de la vie intra-utérine, doit brusquement s'accommoder à un milieu aérien.

Avant la naissance les trois parties de l'oreille, externe, moyenne et interne, sont donc acoustiquement adaptées aux mêmes fréquences, qui sont pratiquement celles de l'eau et qui siègent en grande partie au-delà de 8 000 hertz.

A la naissance, on assiste à un véritable accouchement sonique. Les deux premiers étages de l'oreille du nourrisson, l'oreille externe et l'oreille moyenne vont devoir s'adapter aux impédances de l'air environnant, tandis que le troisième étage que représente l'oreille interne garde son milieu liquidien... Les premiers jours après la naissance laissent cependant l'enfant dans un état de transition sur le plan de la vie sonore.

En effet, l'oreille moyenne, et en particulier la Trompe d'Eustache, garde pendant dix jours du liquide amniotique si bien que les deux étages - oreille moyenne et oreille interne - restent accordés aux mêmes fréquences, celles du milieu liquidien.

Après le dixième jour, tout s'éteint, oserai-je dire, c'est la grande période d'ombre sonore qui commence. La Trompe d'Eustache se vide de sa substance liquidienne, le nourrisson perd sa perception des aigus, il n'entend presque plus. Il va devoir, pendant des semaines, au cours d'un long apprentissage, chercher à augmenter le pouvoir d'accommodation de son oreille, afin de retrouver peu à peu, à travers l'air environnant le contact qu'il avait jadis avec cette voix qui le berçait au fond de son univers utérin. Progressivement le diaphragme auditif va s'ouvrir au monde sonore.

Danielle Segas, Orthophoniste, Consultante en Audio Psycho Phonologie.   ... le fœtus entend la musique de sa langue maternelle ...   

 

Interview avec le Dr.Tomatis, Actio Humana
Nostalgie Utérine

Selon le professeur Alfred Tomatis, le besoin de communiquer avec les autres, plonge ses racines dans la vie du fœtus et dans le dialogue que la mère a su établir avec l'enfant.

Ce dialogue initial est essentiel ; il détermine, par le désir de communication qu'il a suscité chez l'homme en voie de naissance, son ouverture aux autres, et par là, son aptitude au langage.

Dr. Alfred Tomatis a fait de l'oreille, et de l'écoute, son champ d'expérience privilégié et sa passion. Thierry Ott est allé le voir dans son cabinet parisien, un immense appartement transformé pour la cause et dont chacune des vastes pièces a été aménagée en laboratoire de thérapie équipé de magnétophones et d'écouteurs.

A 71 ans, Tomatis travaille encore ses presque 20 heures par jour et n'en dort que quatre en deux étapes : de neuf à onze heures du soir et de deux heures à quatre heures du matin.

Actio H. Vous avez été le premier, Alfred Tomatis, à parler d'écoute intra-utérine. Le premier à prétendre que le foetus était capable d'entendre; et même de communiquer avec le monde extérieur. C'était à la fin des années cinquante. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'alors on ne vous a guère entendu ...

Alfred Tomatis : On m'a traité d'hurluberlu, de sot! Mais il faut dire qu'à cette époque, on ignorait encore que l'oreille du foetus est pratiquement opérationnelle dès le quatrième mois et demi de la vie utérine. Un chercheur américain, Salk, a démontré, en 1962, que le foetus pouvait entendre les bruits du coeur maternel. Peu de temps après, des savants norvégiens ont apporté la preuve de la sensibilité acoustique du foetus, audiogrammes à l'appui. Pour réaliser ces audiogrammes, on envoie des sons en direction de l'utérus au moyen de sondes vaginales. On écoute les bruits du coeur de l'enfant en fonction des sons envoyés. D'après les réactions cardiaques, on peut se faire une idée précise de la sensibilité acoustique. Après ces expériences, mes détracteurs se sont calmés ...

A.H. Mais selon vous, l'écoute humaine se forme avant même ce quatrième mois.
A.A.T. Beaucoup de phénomènes qui se produisent immédiatement après la fécondation de l'ovule nous échappent encore. Je suis effectivement persuadé que lorsque nous saurons mieux les connaître, nous nous apercevrons que la sensibilité embryonnaire est bien plus précoce que l'on veut bien l'admettre aujourd'hui.

A.H.: Comment, vous, avez-vous été amené à imaginer qu'il existait une vie auditive utérine?
A.A.T. De deux manières. D'abord par les observations que j'ai faites sur des enfants et des adultes au sujet de contreréactions de l'audition sur la phonation. Un exemple vous fera mieux comprendre.
J'ai soigné un jour une fillette qui, à cinq ans, ne parlait toujours pas. Nous l'avons aidée à retrouver le désir de communiquer. Et qu'avons-nous alors observé? Eh bien, que cette enfant semblait mieux comprendre l'anglais que le français, alors que ses parents, entre eux, parlaient le français ! Or, nous avons appris que pendant les trois premiers mois de sa grossesse, la mère avait travaillé dans une entreprise où elle ne s'exprimait qu'en anglais ...

A. H.: Et la seconde manière?
A.A.T. Elle était davantage le fruit de la réflexion que de la déduction expérimentale. Un chercheur anglais, du nom de Negus, avait remarqué qu'une transmission informative était possible, dans l'oeuf, entre la mère d'un oiseau et son petit. Et si donc, par exemple, des oeufs d'oiseaux appartenant à une espèce chantante étaient couvés par des oiseaux démunis de la faculté de chanter, les nouveaux-nés risquaient fort dans ces conditions de perdre leur ramage. Cela m'a donné à réfléchir, à songer que la paroi utérine était peut-être capable d'offrir les mêmes facultés de transmission.

A.H.: Vous avez réussi à identifier la nature du monde sonore dans lequel baigne le foetus. A quoi ressemble-t-elle?
A.A.T. J'aime bien la comparer aux bruits sourds de la brousse africaine au crépuscule! Du moins tels qu'on se les imagine: appels lointains, échos, bruissements furtifs, clapotis. Le foetus entend, mais il n'entend pas de la même manière que l'être mis au monde. N'oubliez pas que l'écoute intra-utérine est marquée par le fait que l'embryon se trouve plongé dans le liquide amniotique. Au départ, l'oreille doit pouvoir fonctionner en milieu liquidien. Elle est alors adaptée à percevoir les fréquences transmises par l'eau. Le liquide joue le rôle de filtre: il assourdit tous les sons. Le foetus reçoit mille impressions sonores, depuis les bruits viscéraux de tous ordres jusqu'aux battements du coeur de la mère. La mère donne un nid à l'enfant. Puis elle le nourrit. Elle le nourrit de toutes les façons, notamment de sons. Et bien sûr, le foetus entend aussi, mais toujours de manière filtrée, la voix de sa mère.

A.H.: Comment être si sûr de cela...? Et même si le foetus entend effectivement la voix de sa mère, celle-ci n'est-elle pas qu'un bruit anonyme, parmi une multitude d'autres?
A.A.T. Faites donc, avec un enfant, l'expérience suivante. Dans les dix jours qui suivent sa naissance, asseyez-le sur une table et demandez à plusieurs adultes, dont ses parents, de prononcer son prénom. Vous n'observerez aucune réaction de la part du nourrisson jusqu'à ce que ce soit la mère qui parle. A ce moment-là, le corps de l'enfant se penche et tombe du côté où sa mère se trouve. Le sujet réagit ainsi au son d'une voix, de la seule voix qu'il a perçue quand il était encore à l'état foetal.

A.H.: Dans l'ambiance acoustique qui est la sienne à l'état foetal, l'oreille jouerait donc déjà un rôle actif. Elle saurait distinguer certains sons des autres. Et ces sons, comme la voix de la mère, l'enfant les reconnaîtrait dès sa naissance...
A.A.T. Parfaitement. Le propre de l'oreille n'est pas d'entendre, mais de savoir quoi entendre. Dans la bande de perception de l'appareil auditif, tous les sons ne sont pas appréhendés de la même manière: l'oreille accorde ses faveurs à certains d'entre eux. Ce que l'oreille du foetus reçoit, ces mille bruits rappelant la brousse africaine, et ce qu'elle perçoit de ce magma sonore sont deux choses totalement distinctes.

A.H.: Si le foetus perçoit la voix de sa mère, n'est-ce pas que s'élabore déjà une forme de communication entre les deux êtres?
A.A.T. Une communication préverbale, un véritable duo d'amour! Ce premier dialogue qui s'établit entre la mère et l'enfant dans son ventre est un dialogue de chair. La mère fait vivre l'enfant. Mais la mère, en même temps, devient ce que l'enfant fait d'elle. Par lui, elle change: dans sa façon de parler, dans ses comportements, dans sa manière de vivre. La voix de la mère que le foetus entend à tout moment, joue dans cet échange un rôle essentiel. Mais attention! Elle ne sera pas perçue de la même manière par tous les foetus. Pour les uns, elle sera une longue et tendre mélopée; pour d'autres, moins favorisés, elle ne sera que phrases sans chaleur, une sorte de sourd mutisme affectif; et pour certains, elle sera même vecteur d'hostilité.

A.H.: Dans le langage, le sens des mots n'est pas la seule valeur de communication...
A.A.T. Il y a la manière de dire ces mots. C'est la charge affective que la mère transmet par les émotions exprimées dans sa voix qui forme le vrai substrat de cette communication initiale.

A.H.:La qualité de la communication intra-utérine, entre mère et foetus, a-t-elle une influence sur le développement ultérieur du langage, et donc de la communication, chez l'enfant?
A.A.T. L'enfant marque son arrivée dans le monde des hommes en poussant un cri: on attend ce cri comme un signe de vie alors qu'en réalité l'enfant hurle à la mort. Il pleure ce paradis perdu qu'était pour lui le ventre maternel. C'est à l'état foetal que l'homme, de sa mère, reçoit ou ne reçoit pas, le désir de communiquer. Si un dialogue harmonieux, sécurisant, s'est établi entre la mère et le foetus, l'homme, dès sa naissance, vivra dans la nostalgie de cette communication initiale. Cette nostalgie le poursuivra tout au long de sa vie. Mais pour son bien, puisqu'elle le poussera, avec l'espoir continuel de retrouver l'idéal dialogue intra-utérin, à communiquer avec les autres. En revanche, si la mère ne parvient pas, pour des raisons diverses - grossesse non désirée, problèmes dans le couple ou difficultés de communication qu'elle a elle-même - à établir avec son enfant un dialogue qui fasse déjà naître en celui-ci le désir de communiquer, l'enfant, logiquement, éprouvera moins cette nostalgie de l'échange initial. Il sera donc moins poussé à le rechercher dans le contact avec les autres, ce qui pourra se traduire très tôt par des troubles du langage, comme la dyslexie ou le bégaiement. Et dans les cas les plus graves, la schizophrénie par exemple, l'enfant le refusera même. Les troubles du langage sont toujours des troubles de la communication; plus précisément, des troubles dans le désir de communiquer. Et ces troubles ont leur origine dans la vie intra-utérine.
Thierry Ott.  _ Tomatis Informations (1989) Nr 23. pp 52-53.

Extrait du livre : Les Troubles Scolaires, Dr. Alfred Tomatis 

L'oreille a deux portes, le tympan est l'oreille interne. Cette dernière seule est porteuse du désir d'écouter. L'oreille décide d'utiliser ses possibilités de deux manières  dans la simple audition, les sons chatouillent le tympan, mais l'enfant peut leur être indifférent et laisser fermée l'oreille interne qui ne s'ouvre qu'avec le désir d'écouter ... dans l'écoute (ce que nous distinguons de cette simple audition), l'enfant mobilise tout son être au profit de discours de l'autre. 


A LA RECHERCHE D'UNE BONNE ECOUTE  


Développement durant la petit enfance

  • une grossesse difficile
  • une naissance difficile
  • une séparation précoce de la mère
  • un retard de développement de la motricité
  • un retard de développement du langage
  • des otites à répétition

Écoute réceptive – c’est la forme d’écoute dirigée vers l’extérieur. Elle nous renseigne sur notre environnement, sur ce qui se passe dans nos foyers, au travail ou en classe.

  • attention de courte durée
  • inattention
  • hypersensibilité au sons
  • fausse interprétation des questions
  • confusion entre mots dont la sonorité est presque identique
  • nécessité fréquente de répéter
  • incapacité de suivre dans l’ordre une série d’instructions


Écoute expressive – c’est la forme d’écoute dirigée vers soi-même. Nous l’utilisons pour contrôler notre voix lorsque nous parlons ou chantons.

  • voix monotone et plat
  • parole hésitante
  • vocabulaire pauvre
  • usage répété d’expressions stéréotypées
  • voix fausse en chantant
  • confusion ou interversion de lettres à l’écrit
  • faible compréhension en lisant
  • lecture à voix haute difficile
  • faiblesse en orthographe


Motricité – le vestibule est « l’oreille du corps », il contrôle l’équilibre, la coordination, l’image du corps. Certaines difficultés à ce niveau peuvent indiquer un problème d’écoute.

  • mauvaise posture
  • comportement de quelqu’un qui ne tient pas en place
  • mouvements maladroits et peu coordonnés
  • faible sens du rythme
  • écriture confuse
  • difficultés d’organisation
  • confusion entre droite et gauche
  • dominance mixte (par exemple, ambidextre)
  • faible en sport

Le niveau d’énergie – l’oreille fonctionne comme une dynamo qui nous procure l’énergie suffisante pour vivre, mener une vie satisfaisante.

  • difficultés à se lever
  • fatigue en fin de journée
  • tendance à remettre les choses au lendemain
  • hyperactivité
  • tendance à la dépression
  • sentiment d’être surchargé par la moindre tâche

Comportement et ajustement social – une difficulté d’écoute peut être liée à :

  • une manque de tolérance en cas de frustration
  • un manque de confiance en soi
  • la timidité
  • une difficulté à se faire des amis
  • une tendance à vivre replié sur soi-même, à éviter les autres
  • l’irritation
  • l’immaturité
  • une faible motivation
  • peu d’intérêt ou attitude négative envers l’école ou le travail

the LISTENING CHECKLIST établie par Paul Madaule.  

LIVRE : When Listening Comes Alive, Paul Madaul / The Listening Center, Toronto

DEVELOPPEMENT INDIVIDUEL PAR LE SON

Veronika Sageder

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Langues : Français - Anglais - Allemand

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lakiné – né chanceux (lucky, Angl.), kiné - mouvement (Lat.)